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Retour de mission microplastiques : "TaraOcean"

  • Photo du rédacteur: Marc
    Marc
  • 28 nov. 2019
  • 3 min de lecture

Le navire de la fondation TaraOcéan est rentré à Lorient ce weekend avec les premiers constats de son expédition sur les grands fleuves européen et leur pollution aux microplastiques. Ces 6 derniers mois, les chercheurs à bord de Tara ont collectés de très nombreux échantillons et les premières analyses ont démontré que la fragmentation des plastiques commence bien plus tôt dans le circuit fluvio-maritime qu'on ne se l'imaginait.

La conclusion principale est sans appel pour le directeur en charge de l'expédition, chercheur au CNRS, Jean-François Ghiglione : "il ne sera pas possible de régler le problème des pollutions au plastique au niveau des estuaires ou sur les fleuves, la pollution devra s'arrêter à terre !"

En France, à la veille de l’examen de la Loi sur l’Économie circulaire à l’Assemblée nationale (aussi appelée loi anti-gaspillage), la Fondation Tara Océan rappelle que « tout dispositif de consigne qui serait retenu améliore la performance globale environnementale ». Il ne faut en aucun cas manquer cette opportunité législative pour rapidement réduire à moyen et long terme les déchets à la source en développant le réemploi et la réparabilité.


 
Plastiques en mer, les solutions sont définitivement à terre : les 5 mesures urgentes pour la Fondation Tara Océan

Pour Romain Troublé de la Fondation Tara Océan, « cette vaste proportion de microplastiques déjà impossible à collecter en mer et charriée aussi par nos bassins versants et nos fleuves, rend impossible le nettoyage des fleuves.

Les solutions contre cette hémorragie sont définitivement à terre ».


Pour la Fondation Tara Océan, dont la mission est aussi de traduire l’expertise scientifique afin d’éclairer les politiques publiques, 5 mesures multiples et complémentaires s’avèrent urgentes :


 - Améliorer considérablement la collecte et le recyclage des déchets par exemple via la consigne des emballages de boissons

- Réduire drastiquement les plastiques jetables, à usage unique tels que les emballages - Réduire le nombre de résines et la complexité des additifs utilisés dans la fabrication  des objets en plastique - Développer des emballages écoconçus pour les substituer aux matériaux problématiques comme le polystyrène expansé - Adopter des lois fixant un calendrier de réduction à la source de tout type d’emballages jetables, en cohérence avec les directives européennes.


Tara sur la Tamise © Aude Boissay / Studio Cui Cui 


100 % des prélèvements d’eau effectués dans les 9 fleuves européens contenaient des microplastiques.

L’hypothèse selon laquelle les microplastiques sont d’ores et déjà omniprésents dans les fleuves est validée. Parmi ces prélèvements, et sans surprise, on retrouve des microbilles présentes dans certains cosmétiques, dans les dentifrices, etc. Mais également une forte proportion, visible à l’oeil nu, de fragments appelés microplastiques secondaires, issus de la fragmentation des plastiques due notamment aux rayons du soleil.


Inférieurs à 5 mm, ces microplastiques représenteraient plus de 90 % des 5000 milliards de morceaux de plastiques flottant à la surface de nos océans. « Cette première observation apporte un nouvel éclairage à notre vision de la pollution plastique en mer. Nous avons longtemps pensé que la transformation des plastiques en microplastiques se produisait en mer, sous l’effet du soleil et des vagues. Or, le processus semble bien se produire également dans les fleuves et leurs bassins versants. Les recherches qui débutent dans les 17 laboratoires partenaires permettront d’ici quelque temps de mieux comprendre les phénomènes de fragmentation du plastique, de quantifier ce qui vient des fleuves et d’évaluer la nature des plastiques pour pouvoir orienter les mesures à prendre » indique Jean-François Ghiglione.


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